Entre la sphère professionnelle et familiale, nos vies de plus en plus remplies. Les situations à gérer s’accumulent, les choses à faire et les autres à ne pas oublier. Accaparés physiquement entre la maison, les transports, le travail, nous tardons souvent à nous rendre compte que nous sommes également accaparés psychiquement. C’est là qu’intervient la notion de charge mentale. Au travail comme à la maison, la charge mentale stresse et épuise. Elle perturbe les nuits, gêne la concentration et peut même assombrir des journées à l’agenda ultra chargé. Mais comment se définit la charge mentale ? Comment l’identifier ? Les réponses à ces questions dans notre article.
Sommaire
Origine de la charge mentale
La charge mentale la plus souvent évoquée fait allusion à la sphère professionnelle. Pourtant, la notion de charge mentale est née dans les années 70, lorsque des recherches ont été menées sur le travail des femmes et sur la répartition sexuée des tâches, qu’elles soient professionnelles ou domestiques. Ces recherches ont mis en exergue un fait jusque là passé inaperçu. En effet, les tâches concrètes sont une chose, mais il est apparu que leur planification, leur organisation, leur gestion constituent un véritable travail invisible et quotidien. Or cette logistique familiale est bien souvent déléguée aux femmes. C’est Monique Haicault, sociologue, qui qualifia alors ce travail cognitif incessant de « charge mentale ».
La charge mentale domestique
Qu’elle exerce ou pas une activité professionnelle, la femme prend soin de son foyer. Cela signifie bien souvent qu’elle organise et gère le planning de la maisonnée. Planifier, réagir, décaler et prévoir même l’imprévisible est une gymnastique de tous les instants. Entre les activités extrascolaires, les rendez-vous médicaux, les réunions parents-professeurs, les allers et retours dignes d’un chauffeur VTC, prendre en compte l’emploi du temps de chacun pour le moindre rendez-vous chez le dentiste ou le médecin est une prouesse. À cet exercice de coordination s’ajoutent les petits riens, comme penser à prendre le pain en revenant du travail, penser à payer la note de gaz, penser à souhaiter bon anniversaire à Tante Adèle, penser au prochain costume de carnaval du petit dernier, penser à renouveler l’inscription au foot de l’aîné, penser à organiser les prochaines vacances, penser, penser et encore penser… Cette charge mentale domestique pèse encore lourd sur les épaules de nombreuses femmes. Celles qui occupent un emploi cumulent alors charge mentale domestique et charge mentale professionnelle.
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La charge mentale professionnelle
Même si elles interagissent l’une sur l’autre et que les deux se cumulent, on a coutume de distinguer la charge mentale familiale de la charge mentale liée au travail. Mais les deux schémas sont identiques. En effet, la charge mentale professionnelle est constituée, elle aussi, d’un ensemble de stimulus dont l’accumulation peut s’avérer psychiquement encombrante, ouvrant la porte au stress et parfois au burn-out. Au travail, l’identification de la charge mentale s’appuie sur de multiples caractéristiques, telles que la durée et l’intensité des tâches à accomplir, leur complexité, le délai imposé pour les exécuter ou encore la concentration qu’elles nécessitent. Le croisement de ces informations permet d’évaluer l’importance de la charge mentale exercée sur un travailleur.
Enfin, il est à souligner que les enfants et les adolescents aussi peuvent souffrir de charge mentale. Un emploi du temps chargé qui laisse peu de place à l’oisiveté, une attente de performances difficile à satisfaire, un encadrement de chaque instant qui pousse, qui moralise, qui ordonne, à l’heure où l’on s’éprend de liberté. Rêvasser et prendre le temps de vivre n’est pourtant pas un luxe et contribue à l’équilibre psychique. Trier les priorités, ralentir et savoir lâcher prise sont essentiels pour alléger la fameuse charge mentale.